En janvier 2022, le Président français Emmanuel Macron et le PDG d’Eastman Mark Costa, ont annoncé ensemble le projet d’Eastman qui prévoit de construire et d’exploiter une usine de recyclage moléculaire en Normandie (France), au sein de la zone industrialo-portuaire de Port-Jérôme II. Depuis l’annonce initiale du projet en janvier 2022, les chiffres clés ont évolué pour prendre en compte de nouvelles opportunités et contraintes.
Capacité de recyclage des déchets riches en polyester difficiles à recycler :
Phase I
Création d’emplois:
Le projet d’Eastman en France s’inscrit dans une stratégie globale d’investissement dans la circularité des déchets polyester, qui vise à répondre aux enjeux liés à la fin de vie des plastiques. Cette stratégie s’articule autour de 3 projets de construction de nouvelles usines de recyclage moléculaire utilisant le même procédé de recyclage. Ces 3 projets distincts représentent un investissement total cumulé de plus de 2 milliards d'euros et utiliseront la technologie existante de renouvellement du polyester d'Eastman. Cette technologie permet le recyclage, de matière à matière et sans dégradation de qualité ni de performance, de déchets polyester mixtes qui sont aujourd’hui enfouis ou incinérés, faute de solution de recyclage adaptée. La valorisation matière de ces déchets permet de réduire la quantité de déchets enfouis, incinérés ou échappés dans la nature, de préserver les ressources naturelles et de contribuer à la transition vers une économie circulaire, plus durable. La première usine, à Kingsport, dans le Tennessee (US) est désormais opérationnelle et a démarré sa production à l’échelle industrielle en mars 2024. Un projet similaire est prévu dans les prochaines années à Longview, au Texas (US).
Au total, la construction et l’exploitation du projet d’usine de port-Jérôme créerait environ 350 emplois directs et 1 500 emplois indirects dont 500 pour la phase de construction de l’usine. La majorité de ces emplois seraient créés sur le territoire de Caux Seine Agglo et ses alentours, dans les secteurs des transports, des infrastructures et de l'énergie.
Le projet d’Eastman a recueilli le soutien d’une liste impressionnante de marques mondiales, qui partagent son engagement à contribuer à la résolution du problème des déchets plastiques et à promouvoir le recyclage moléculaire comme un outil essentiel pour atteindre la circularité.
LVMH Beauty, Estée Lauder Companies, Clarins, Procter & Gamble, L’Oréal et Danone ont ouvert la voie en signant des lettres d’intention pour des contrats pluri annuels d’approvisionnement de cette installation.
Oui, le recyclage moléculaire est un type de recyclage chimique. Nous utilisons le terme de recyclage moléculaire car il permet d’illustrer notre technologie. En effet, sur nos installations de recyclage moléculaire existantes et en projet, le principe est de décomposer les déchets plastiques, qui auparavant étaient destinés à finir dans des décharges, des incinérateurs ou pire, dans l’environnement, en leurs éléments constitutifs de base (les monomères). Ces monomères sont ensuite utilisés pour la production de nouveaux plastiques, sans aucune dégradation de qualité ou de performance, ce qui leur offre un cycle de vie potentiellement infini.
Le recyclage de matière à matière fait référence aux technologies qui utilisent des déchets comme matière première pour la production de nouvelles matières, que l’on appellera matière première secondaire ou matière première recyclée, pouvant être utilisés pour fabriquer de nouveaux produits. Le recyclage de matière à matière est donc différent d’autres technologies existantes qui transforment par exemple les déchets en énergie ou en carburant.
Eastman a une stratégie climatique ambitieuse et le recyclage moléculaire constitue un élément important de notre chemin vers la décarbonation. Les technologies de recyclage moléculaire d’Eastman, développées dans les années 1970 pour des applications spécifiques, sont éprouvées, testées et fiables. Les produits finis et recyclés issus de ces technologies sont commercialisés et déjà adoptés par des entreprises industrielles de divers secteurs (cosmétiques, emballages, médical, etc.) Concernant leur empreinte environnementale, les études montrent que nos technologies de recyclage moléculaire émettent 20 % à 50 % d’émissions de gaz à effet de serre en moins, en comparaison avec les processus de production classiques qui utilisent des ressources fossiles vierges pour fabriquer de nouveaux produits. Ces données ont été confirmées par un organisme reconnu indépendant. Pour notre usine en France, des projets sont actuellement à l’étude afin de réduire d’autant plus ces émissions de gaz à effet de serre.
Eastman a fait part de son intention de construire l’installation en deux phases distinctes. L’installation atteindrait sa pleine capacité à l’issue de la deuxième phase qui permettrait de recycler annuellement plus de 200 000 tonnes de déchets polyester difficiles à recycler, dont la plus grande partie est aujourd’hui enfouie ou incinérée, faute de solution de recyclage adaptée. Le planning actualisé prévoit désormais la fin de la mise en service de la phase I du projet en 2027 / 2028. Cette première phase permettrait le traitement de plus de 110 000 tonnes de déchets riches en polyester.
La double problématique liée au changement climatique et aux déchets plastiques est une problématique globale. Bien que notre siège principal soit basé aux États-Unis, nous sommes un groupe international souhaitant avoir un impact à l’échelle mondiale. Nous avons environ 2 300 collaborateurs basés en Europe et presque 30 % de nos recettes professionnelles proviennent de cette région. La création d’une installation permettant de répondre à cette demande régionale aurait l’avantage de réduire notre empreinte carbone en expédiant nos produits à nos clients européens depuis l’Europe. La proximité est un des piliers d’une véritable économie circulaire, et c'est précisément ce que le projet d'Eastman en France vise à offrir. En proposant une solution de recyclage régionale, en traitant les déchets plastiques européens et en fournissant du contenu recyclé de haute qualité aux acteurs régionaux, l'installation en Normandie optimiserait l'empreinte carbone, créerait des emplois et stimulerait l'économie locale.
Nous partageons la même vision et sommes précurseurs dans notre lutte contre les déchets plastiques, faisant preuve d’engagement en définissant des objectifs communs, ambitieux et volontaires en termes d’économie circulaire. La France dispose déjà d’un éco système mature en termes de collecte, de tri et de traitement des déchets tout en étant en recherche constante d’amélioration de ses capacités de recyclage. Elle est consciente que le recyclage mécanique ne suffira pas à lui seul car il ne permet pas le traitement de tous les types de plastiques. La France a une politique claire qui encourage donc les technologies innovantes, telles que le recyclage moléculaire, pour compléter les technologies existantes et tendre vers une économie circulaire mais également vers une économie décarbonée grâce à un mix énergétique compétitif.
Enfin, la France et plus particulièrement la Normandie, forte d’une histoire industrielle riche, dispose des compétences nécessaires et d’une main d’œuvre formée et qualifiée qui assureraient le succès de ce projet. Eastman a placé la durabilité au cœur de sa stratégie commerciale et s’est engagé à contribuer à cette économie circulaire. Nous sommes impatients de travailler main dans la main avec le gouvernement français pour aider à atteindre ces objectifs de durabilité grâce à notre technologie de recyclage moléculaire.
Nous avons sécurisé 70 % de la matière première requise pour la phase 1 du projet.
Il y a un besoin urgent pour les plastiques recyclés, dans un spectre plus étendu de marchés. De nombreuses marques ont pris des engagements audacieux pour améliorer la durabilité de leurs produits et emballages. Eastman a déjà signé des lettres d’intention avec de grandes marques, notamment LVMH Beauty, Estée Lauder Companies, Clarins, Procter & Gamble, L’Oréal et Danone, prévoyant d’acheter des matériaux à base de contenu recyclé auprès de notre installation, avec des contrats sur plusieurs années. Beaucoup d’autres marques sont également intéressées dans l’approvisionnement ; cependant comme nous sommes toujours en pourparlers, nous ne pouvons pas communiquer davantage d’informations. Ces clients sont engagés dans leur démarche circulaire tant au niveau de leur entreprise que de conformité avec les législations à venir et nous sommes engagés à accompagner ces clients dans leur démarche de transition. Chez Eastman, nous sommes convaincus qu’un changement de système est nécessaire pour permettre une véritable circularité des plastiques. Nous croyons fermement à la complémentarité des solutions et à la collaboration active entre tous les acteurs de la chaine de valeur afin d’atteindre les objectifs initiés par les accords de Paris et le pacte vert européen en matière de réduction et de traitement des déchets ainsi que de neutralité carbone.